Plus d’un mois et demi après l’élection présidentielle et moins de quatre semaines avant l’investiture de Joe Biden, le 20 janvier, Donald Trump refuse obstinément de reconnaître sa défaite … Mais le président américain profite de ses derniers jours à la Maison Blanche à accorder une série de pardons et d’autres mesures de clémence qui suscitent ici une grande controverse.
Tous les présidents américains ont le droit de grâce et jusqu’à récemment, Trump, qui vient de rejeter un plan de relance du Congrès, l’avait très peu utilisé, beaucoup plus avare à cet égard que son prédécesseur Barack Obama. Mais ce dernier a suivi les directives de son ministère de la Justice. Trump, fidèle à son caractère iconoclaste, court-circuite les procédures traditionnelles, avec un seul objectif: protéger et pardonner à ses alliés.
Les gardes de Blackwater tuent des civils en Irak
Mardi, il a ainsi accordé une quinzaine de grâces et cinq autres mesures de clémence. Notamment à deux de ses alliés, George Papadopoulos, un conseiller diplomatique, et Alex van der Zwaan, un avocat néerlandais, tous deux impliqués dans l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion entre la Russie et son équipe de campagne en 2016 “Le pardon d’aujourd’hui rend il est possible de redresser les torts infligés par l’équipe Mueller à tant de personnes », s’est félicité la Maison Blanche dans un communiqué.
Le président Trump, qui avait promis en 2016 de nettoyer le «marais puant» de Washington, a également pardonné à trois anciens députés républicains qui figuraient parmi ses partisans mais tous les trois condamnés … pour fraude. Mais c’est surtout la grâce accordée à quatre gardiens de la société de sécurité privée Blackwater qui fait polémique. Ces anciens soldats de l’armée américaine purgeaient de lourdes peines. Ils avaient été reconnus coupables d’une fusillade mortelle qui a fait 14 victimes civiles en Irak en septembre 2007, un massacre qui a stupéfié l’Amérique.
En juillet, c’est Roger Stone, un ami de Trump impliqué dans l’affaire russe, qui a bénéficié de cette douceur présidentielle. Stone avait ainsi pu échapper aux 42 mois de prison auxquels il avait été condamné. Le mois dernier, le président a accordé une grâce à son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn impliqué dans la même affaire, même si ce dernier aurait admis avoir menti au FBI. Les protagonistes de l’affaire qui avaient coopéré avec la justice, comme l’ancien conseiller personnel de Trump Michael Cohen, n’ont pas profité de la douceur du milliardaire.
Rudolph Giuliani pourrait également en bénéficier
Jack Goldsmith, professeur à Harvard, a calculé que 88% des pardons accordés par Trump jusqu’à mardi concernaient des personnes qui avaient des relations personnelles avec le président ou des personnes qui l’ont aidé dans ses objectifs politiques … “Si vous mentez pour protéger le président, vous sont pardonnés, si vous êtes un politicien corrompu qui soutient le président, vous êtes pardonnés, si vous tuez des civils en pleine guerre, vous êtes pardonnés », s’est rebellé mardi Adam Schiff, l’un des leaders démocratiques les plus en vue de la Chambre des Des représentants et l’un des adversaires les plus acharnés du milliardaire.
Et le rythme des grâces pourrait s’accélérer dans les jours à venir. L’ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, désormais avocat de Trump, menacé par la justice fédérale, et peut-être même des membres de la famille du président, pourraient en bénéficier …
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